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indentification lampe

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indentification lampe

Messagepar digi-code » 29 Septembre 2017, 09:53

Bonjour à tous,

Pouvez vous m'aider à identifier cette lampe SNCF ?
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Merci

JF
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Re: indentification lampe

Messagepar c.delarnaque » 29 Septembre 2017, 19:17

Salut Digi Code,

Je pense qu'il s'agit d'une lampe à acétylène à laquelle il manque le bec (trou au centre, en bas des parties "vitrées") pour le passage du gaz résultant de la réaction chimique de l'eau sur les pierres de carbure (= gaz inflammable : acétylène).

Cordialement,
C. Delarnaque
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Re: indentification lampe

Messagepar digi-code » 29 Septembre 2017, 22:00

Merci daniel,

Voici une autre photo de dos:
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JF
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Re: indentification lampe

Messagepar c.delarnaque » 29 Septembre 2017, 22:35

Le bouchon à droite est celui de l'orifice de remplissage d'eau. A gauche il semble manquer le robinet du pointeau (réglage du débit d'eau). En complément de ma réponse un peu à "l'arrache" de mon précédent post, quelques petites précisions :

Si l'on entend parfois parler de lampe à acétylène ou de lampe à carbure (ce qui est la même chose), on peut se demander en quoi cela consiste. Le procédé a pour ainsi dire disparu du monde actuel, seuls quelques spéléologues l'utilisent encore aujourd'hui. En fait, il s'agit d'une lampe à gaz qui produit son propre gaz à partir de deux composants : l'eau et le carbure de calcium. Ce dernier se présente sous la forme de cailloux grisâtres, provenant d'un mélange à base de houille et de calcaire, que l'on place dans la partie inférieure de la lampe (le carburateur). On place ensuite une petite pièce en entonnoir (le diffuseur) qui recevra l'eau et la diffusera sur le fond bombé du carburateur afin qu'elle entre en contact avec le carbure et produise par réaction chimique l'acétylène. On rempli le réservoir d'eau et on dévisse le pointeau pour s'assurer du bon fonctionnement du goutte à goutte. On revisse les deux parties de la lanterne et après une courte attente (le temps que la réaction chimique remplisse de gaz le carburateur), on approche une flamme nue du bec à l'intérieur de la lampe pour procéder à l'allumage.

Lanternes acetylène.JPG
Lanternes acetylène.JPG (264.19 Kio) Consulté 5819 fois

Attention, pour toute acquisition de lampe de ce style que l'on souhaite faire fonctionner, il est indispensable de la faire examiner par un spécialiste. Il est nécessaire en effet de contrôler un certain nombre de points essentiels avant emploi : étanchéité du carburateur, état du joint, absence d'obturation du conduit de gaz et du bec, etc .... Un défaut et (ou) une utilisation inexpérimentée peut conduire à de très grave accidents corporels (souvent).
Pour la petite histoire, ce type d'éclairage portatif procure une flamme plus vive, donc un éclairage plus performant, que les lampes à pétrole ou à huile avec une autonomie plus importante. Il a progressivement été remplacé à partir des années 1948/1950 par les boitiers à piles, accumulateurs ou batteries (wonder entre autre). N'empêche qu'à l'été 1972, je me servais encore d'une lampe à carbure pour un boulot saisonnier (argent de poche pendant les congés scolaires d'été) dans une carrière de culture de champignons de Paris.

Cordialement,
C. Delarnaque
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Re: indentification lampe

Messagepar digi-code » 30 Septembre 2017, 18:37

Bonsoir,

Merci Daniel,

Est ce qu'il y en avait à Ambérieux ?

Je n'avais pas pensé au carbure , j'étais plutôt sur le pétrole ou un de ses dérivés.

La lampe n'est pas complète c'est certain.
Il n'est pas question de la remettre en route mais seulement de retrouver son origine et l'époque de son service.

Cordialement JF
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Re: indentification lampe

Messagepar c.delarnaque » 01 Octobre 2017, 21:36

Salut Digi-Code,

Oui, il y a des lampes à acétylène exposées dans la lampisterie du Musée du Cheminot d'Ambérieu dont une, fonctionnelle, qui sert pour les démonstrations aux visiteurs. Un vrai bonheur, lorsque le guide annonce (de préférence) au jeune public incrédule (enfants ou élèves des classes primaires) qu'il va « faire brûler des pierres », de voir la stupéfaction générale quand la flamme jaillit.

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Lampisterie Musée du Cheminot.jpg
Lampisterie Musée du Cheminot.jpg (493.73 Kio) Consulté 5773 fois

Pour l'origine de ta lampe, aucun doute, elle est estampillée S.N.C.F, donc à compter du 1er Janvier 1938. Je ne vois nulle part le nom du constructeur alors qu'il devrait se trouver gravé sur le chapiteau (l'arrondi sous la poignée) côté opposé à l'inscription S.N.CF (à moins qu'il n'ait été apposé sur une plaque soudée ou rivetée, égarée ensuite). Autre hypothèse : la partie de la lampe portant l'inscription du constructeur (carburateur, réservoir ou chapiteau) a été remplacée suite à une réparation. Je pense cependant qu'il s'agit d'une fabrication de la Société DEHAIL et GRENIER. La hauteur doit être de +/- 32,5 le corps vitré de +/- 13 x 12,5 cm et la base du carburateur de +/- 15,5 cm de diamètre pour un poids d'environ 2,2 kg (dimensions, poids et contenances sont variables suivant le fabricant). Par déduction, sans aborder ici le coloris des verres des codes de signalisation, il est possible de définir le service utilisateur de l'appareil (réserve de becs dans la poignée = chef de train ou agent de gare). Quant à la date de fin de service de ce type de lampe à acétylène à la S.N.C.F, il est assez difficile d'être précis ou d'avancer des affirmations catégoriques, même si l'on peut considérer comme probable la fin des années 1960/début des années 1970.

Avant la création de la S.N.C.F au 1er janvier 1938, ce sont les grandes compagnies privées qui se partagent le réseau ferré français. Chacune d'elles fabrique donc des lampes spécifiques ou les fait réaliser par l'industrie privée (POYARD, Applications Industrielles de l'Acétylène rebaptisé plus tard Établissements Albert BUTIN, Société DEHAIL et GRENIER, Société MAISONNEUVE, COCHET BARRIOLE et Cie, Appareils d'éclairage H. LUCHAIRE, Société EPERVIER GILLET et Compagnie - qui fusionne avec les Ets BUTIN après la Seconde Guerre Mondiale -). Ceci explique que, pour des finalités d'emplois similaires, les lampes à acétylène diffèrent par des détails de construction : dimensions, formes ou aspects différents selon la compagnie utilisatrice. D'autant plus que chacune privilégie dans le temps ses choix techniques et esthétiques, critères souvent définis dès les origines de la Compagnie.

A l'issue de la Seconde Guerre Mondiale, la SNCF entreprend l'unification de toutes les lampes à acétylène. Progressivement, et au fil des pertes, de la casse ou de l'usure, les nouveaux modèles mis en service se substituent aux lampes héritées des anciennes compagnies. Il n'est pas rare non plus qu'après de multiples passages par la lampisterie pour réparations, des pièces de la compagnie d'origine soient remplacées et échangées par des mêmes pièces unifiées S.N.C.F avant la remise en service de la lampe (qui possède alors par exemple, un réservoir à eau estampillé P.L.M et un carburateur gravé S.N.C.F).

Quelques caractéristiques sont propres aux modèles SNCF et n'apparaissent pas sur les versions diffusées sur le marché public :
- la poignée des lampes de chefs de train et agents de gare abrite une réserve de becs (qui se trouve dans un tube soudé sur l'extérieur de la lampe pour les autres types),
- la partie inférieure de la lampe recevant le carbure (carburateur) possède un volume plus important (autonomie augmentée),
- les crans à la base de la vis pointeau avec blocage du système (ressort ou épingle sous le robinet de manœuvre) assurent un réglage précis et stable du débit d'eau par "goutte à goutte".

L'évolution technologique et les progrès industriels aidant, l'éclairage électroportatif remplace peu à peu les lampes à carbure à partir de l'année 1949 (du moins à Ambérieu). Synonyme de modernité, ces nouvelles lampes à piles gagnent rapidement la ferveur des cheminots (meilleur éclairage, plus grande autonomie, simplicité d'utilisation, sans réglages, …). Alors que certains restent attachés à leur lampe à acétylène avec le secret espoir de s'en servir encore longtemps, d'autres au contraire n'hésitent pas à détériorer la leur pour percevoir un modèle électrique en remplacement.

La généralisation des lampes à piles entraîne un moindre emploi de celles à acétylène et engage un processus irréversible. La baisse de fréquence d'utilisation et par voie de conséquence, des commandes pour renouveler le matériel défectueux accélère le déclin puis l'arrêt de fabrication des lampes à carbure et des pièces de rechange (bec, robinet, pointeau …). Les becs de la marque britannique BRAY étaient les plus répandus en France au début du XXe siècle mais les becs LECOQ, fabriqués jusqu'à la fin des années 1980, sont plus faciles à trouver dans les brocantes et les vide-greniers. A noter les becs français BULLIER, GALLIA et EVIAN, moins connus, commercialisés vers 1920. A l'étranger, les becs espagnols INAR et les becs allemands HELIOS sont encore très courants.

Dans le domaine des installations électriques "fixes", un autre exemple sur Ambérieu au travers d'extraits du livre de Gérard JOUD (Voies Ferrées de l'Ain – tome 2) pour imaginer la complexité de l'affaire : l'éclairage de toutes les installations P.L.M de la gare, du dépôt, des faisceaux et des bâtiments annexes est produit par une usine à gaz construite en Mars 1880 et qui fonctionne jusqu'en 1924. Une seconde usine à gaz (début de construction 19 Septembre 1922) alimente ces mêmes installations au gaz naturel d'hydrocarbures (provenant d'un puits situé sur une commune proche d'Ambérieu) de 1924 au 28 Février 1961. Les principales rues d'Ambérieu sont électrifiées en 1922/1923 (exploitation privée, la création d 'EDF date du 8 Avril 1946). Les consoles soutenant les lignes aériennes sont scellées contre la façade des maisons mais bon nombre de propriétaires ne voient pas l'utilité d'électrifier l'appartement. Tous les bons et mauvais motifs sont invoqués : coût de l'installation électrique, cherté de l'électricité, danger d'électrocution, risques d'incendie … Tant et si bien que lors de la Seconde Guerre Mondiale, près d'une maison sur deux s'éclaire encore à la lampe à pétrole !

Cordialement,
C. Delarnaque
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