Le 7 Juin 2008 la SNCF organisait une journée porte ouvertes à son Technicentre de Tours - St Pierre des Corps.
Le technicentre est scindé en deux sites. Les ateliers chargés de la rénovation du matériel ils sont situés entre la gare et l'A10. Le dépôt qui accueille le matériel et héberge également des ateliers pour la maintenance du matériel il est quant à lui à l'opposé de la gare.
Les Ateliers :
L'intéressante visite commence par ceux ci. Une impression de gigantisme ressort des installations quand on arrive sur le site. Des bâtiments à perte de vue ! On y fait de tout ! De la rénovation de moteur à courant continu, de la rénovation de Scharfenberg (attelage), de la rénovation de boggies, et bien sur tout çela nous conduit à la rénovation totale de matériel roulant.
Le matériel rénové ici est de type électrique et automoteur, avec une forte présence de matériel Transilien.
L'entretien et la réparation des moteur :
Après être passé par le magasin, on arrive avec le premier atelier dans le vif du sujet.
Le premier thème abordé qui est traité et en regard avec les moteurs à courant continu. On trouve ces moteurs dans divers type de matériels, comme par exemple les Z5400 (rames Inox) ou les TGV Sud Est.
Les moteurs sont envoyés ici soit à cause d'une panne, soit pour une rénovation. Il était par exemple montré un moteur de TGV SE (Sud Est) qui avait parcourus 3.2 millions de kilomètres ! Ces moteurs sont entièrement démontés, lavés et restaurés. Puis, ils sont rodés sur un banc pendant 6 heures dans chaque tour, et enfin, ils repartent sur des rames pour 3.2 millions de kilomètres...
Un moteur usé par ses millions de kilomètres.
Après un démontage, les moteurs sont entièrement rénovés.
Le moteur est maintenant prêt à retourner sur une rame.
Les Scharfenbergs :
Les attelages Scharfenberg (du nom de leur inventeur Karl Scharfenberg) étant situés toujours à l'avant des rames subissent souvent des coups ou chocs. Cela va de l'attelage d'une rame TGV à une trop grande vitesse à, et c'est beaucoup moins drôle, l'accident d'une personne.
Si une avarie est détectée sur ces pièces elles sont démontées dans les dépôts titulaires des machines et sont envoyées à des ateliers comme celui de St Pierre. Ils y sont démontés et réparés. Un banc de test permet de diagnostiquer les pannes et de vérifier le bon fonctionnement une fois la réparation effectuée.
Le banc de test pour les attelages automatiques
Les électroniciens :Un scharf prêt à faire feu. En haut la continuité électrique, et en jaune les bouchons sur les continuités des CP et CG.
Toute une équipe est en charge de la maintenance des systèmes électronique des rames. Par exemple il y a tout un banc de test pour le SIV (Système d'Information Voyageur). Le SIV par la voie de Simone donne tout un tas d'informations orales ou écrites aux voyageurs.
Le SIV est composé de plusieurs cartes électronique qui peuvent être testées indépendamment grâce à ce banc. Ainsi la panne est plus simple à trouver. Une fois la carte défectueuse identifiée, elle est à son tour testée sur son propre banc de test (un banc par carte !).
Le banc de test pour le SIV
Les vitriers :
La rénovation des rames c'est aussi les fenêtres. Ici les fenêtres sont complètement dépouillées et remises à neuf. Pour lutter contre la dégradation du matériel, un film 3M est posé et permet d'éviter les rayures directement sur le verre.
En trois étapes, la rénovation d'une fenêtre.
L'application du film 3M. l'épaisseur est très impressionnante !
Les Boggies :Les organes de roulements font partie des pièces qui sont les plus critiques et les plus vérifiées du système ferroviaire. Aussi leur entretien demande une grande rigueur. A l'instar des moteurs, les boggies sont démontés, et rénovés. Tout est vérifié, les freins, les roulements, les essieux, les roues... En revanche ce Technicentre ne gère pas le reprofilage.
Les essieux à reprofiler sont envoyés dans un autre endroit.
Boggie avant rénovation.
Boggie rénové.
Essieu équipé de disque de frein.
Vérification des pièces sensibles :
Comme indiqué ci-dessus certaines pièces sont primordiales dans la sécurité des circulations. Elles sont l'objet d'inspections très minutieuses notamment dans la recherche de fissures. Trois procédés étaient montrés.
Le premier par ultrasons consiste à parcourir la pièce d'ultrasons, lorsque l'onde sonore arrive sur une fissure un pic est détecté sur l'appareil de contrôle.
Le second procédé est plus visuel. Deux produits sont déposés sur la pièce. le premier accroche (rouge) et le second moins (blanc). Si des traces rouges apparaissent sur la pièce celle-ci est défectueuse.
Le troisième procédé est vraiment bluffant. C'est la magnétoscopie. La pièce est soigneusement nettoyée, puis badigeonnée d'un produit à base de pétrole. Ensuite un champ magnétique est créé sur la pièce (aiment ou bobinage de fil), et les particules ferreuses du produit se logent dans la fissure. Dans la pénombre et avec une lampe à lumière noire, la fissure peut alors apparaître sous nos yeux.
Les traces rouges mettent en évidence les fissures.
Magnétoscopie : la pièce est enduite de solution à base de pétrole.
On voit bien apparaître sur cette pièce le trait vert qui indique la fissure.
La rénovation des caisses :En plus des boggies, moteurs, parties électriques, ... Les caisses sont aussi restaurées. Elles sont dépouillées de leurs sièges, aménagements intérieurs, vitres, etc.. Puis poncées, mastiquées si besoin, et repeintes. Une fois cette opération effectuée toutes les pièces reviennent en place, les marquages sont remis, et la rame est livrée à sont centre de production et retourne à sa vie normale de rame Transiliène
La voiture est vidée de ses aménagements.
Puis elle est peinte.
Enfin, tout est remonté et testé, pour une livraison à son dépôt titulaire.
L'atelier FRET :En marge du matériel voyageur, les wagons de marchandises en difficultées sont également traités à St Pierre des Corps. Toute la réparation de premier niveau est effectuée soit sur les voies quand la panne le permet soit dans cet atelier.
Le camion d'intervention fait également parti de l'exposition. C'est un camion route (ne va pas sur les rails) qui contient tout le nécessaire pour les petites réparations et le relevage d'engins.
Un bâché se fait refaire une beauté.
Le camion d'intervention.
Le dépot :Le dépôt de Tours Saint Pierre réalise la maintenance mécanique de tout un tas de matériel dont les TER de la Région Centre et de la Région Poitou-Charentes (en attendant l'ouverture du Technicentre de Saintes). Dans le matériel TER entretenu on trouve des X72500, X73500, Z2, AGC, Z21500. Le matériel moteur montré était des 9200, des 66000, et des 67300/400.
Un relevage de 63500 était également en démonstration.
Levage d'un X72500 dans l'atelier TER.
Relevage d'un 63500.
Ensemble de soupape du 67561.
Un 66000 à coeur ouvert.
Bonus :
En marge de cette porte ouverte on pouvait trouver du matériel exposé. En voici à travers quelques photos.
72074 En Voyage.
26028 blason Narbonne.
427169
9265 En Voyage. Il faut en profiter, elles seront bientôt que des souvenirs...
La fin...Après une journée complète passée sur le site du Technicentre de St Pierre des Corps j'en ai pris plein les yeux ! C'était très agréable de pouvoir visiter l'envers du décor, et de discuter avec des cheminots passionnés par leur métier.
J'espère à travers ces quelques lignes vous avoir fait partagé ma visite !
Les portes se referment pour que le Technicentre reprennent son activité normale.
Auteur : Fabounet
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