Préambule :
Le but de la présente étude est de est de présenter aux amateurs les grands principes de la signalisation SNCF. Bien sur cette dernière n'est pas complète les aspects complexes de la signalisation ne sont pas présentés ici.
La signalisation, simple me direz-vous ! c'est identique au code de la route : Vert, on passe ; Rouge on s'arrête ; Orange il faut ralentir, et... le tour est joué.
Et bien ce n'est pas si simple que cela ! ; En effet pourquoi voit-on sur la signalisation SNCF des signaux avec deux feux rouges et d'autres avec un seul feu ?, ou bien encore pourquoi voit-on des signaux avec une lampe jaune, d'autres avec deux lampes jaunes verticales ?, d'autres encore avec des lampes jaunes mais présentées cette fois de manière horizontale ?. Tenez, encore cette interrogation, un feu rouge et un autre feu jaune tous deux allumés simultanément, ca vous dit quoi ? Allez, et pour terminer, pourquoi un train dans certaines conditions peut franchir un signal rouge ? Euh, alors la..., je n'y comprends plus rien, en tout cas me direz-vous, moi avec ma voiture, je ne passe pas au rouge !!
Sachez que je vais essayer de faire le plus simple possible pour vous expliquer, et que les exceptions à cette réglementation ne pourront pas être vues.
Pour la bonne compréhension du sujet je vous recommande de lire les pavés : Pourquoi la signalisation, les blocks, et les généralités. Bien sur je vous conseille de lire la totalité de notre étude, toutefois si un signal précis vous intéresse vous pourrez directement accéder à celui-ci.
Pour terminer n'oubliez pas le "cas de l'œilleton" qui vous permettra de mettre parfaitement pied dans le monde de la signalisation, et vous pourrez vous mesurer alors au petit "test-jeu" que je vous propose. Bonne lecture.
Si vous souhaitez lire la totalité du sujet déroulez la page vers le page sinon cliquez ci-dessous sur le sujet qui vous intéresse.
Les signaux d'arrêt non franchissable | ||
Le carré | Le carré violet |
Les signaux d'arrêt | ||
Le sémaphore | Le feu rouge clignotant | Le disque |
Les signaux de manœuvre | |
Le feu blanc | Le feu blanc clignotant |
Les signaux de rappel | ||
Le rappel de ralentissement 60 | Le rappel de ralentissement 30 | L' avertissement |
Les signaux de ralentissement | ||
Le ralentissement 60 | Le ralentissement 30 | Le pré-avertissement |
La voie libre | |
La voie libre 160 | La voie libre |
Pourquoi la signalisation ? :
Résumons la réflexion à quelques points primordiaux :
Espacer la circulation des trains qui sont à la suite les uns des autres
Éviter les trains à contre sens
Garantir la protection des trains dans les gares (croisements, manœuvres)
Éviter les déraillements pour vitesse excessive (sur les aiguillages)
Nous venons de voir que l'espacement des trains qui circulent sur une même voie était très important, pour réaliser celui-ci, les voies sont découpées en sections appelées "cantons", et sur chaque canton figure un signal qui précise si le canton est libre ou occupé par un train. Les différents systèmes utilisés pour gérer les signaux se trouvant sur les cantons sont appelés "blocks", ces derniers sont de trois types, il sont fonction de la fréquentation de la ligne par les trains, donc du trafic. Attention, cette notion est fondamentale et si vous voulez comprendre la suite retenez par cœur les différents blocks existants ci-dessous et principalement les deux derniers. A bon entendeur...
le block manuel (B.M.) : il est utilisé sur des lignes peu fréquentées, l'exploitation est faite manuellement, les signaux sont peu nombreux, c'est un système économique.
le block automatique à permissivité restreinte (B.A.P.R.) : il est utilisé sur les lignes à moyen trafic, le système est automatique, les cantons sont longs (plusieurs kilomètres) donc le nombre de signaux reste faible, la sécurité y est accrue par rapport au B.M. Enfin retenez ceci (au risque de me répéter c'est primordial pour la suite) : le franchissement des signaux d'espacements fermés y est interdit (tout simplement pour éviter des marches à vues trop grandes : canton trop long).
le block automatique lumineux (B.A.L) : il est utilisé sur les lignes principales, les cantons sont courts, il est donc plus coûteux (plus de signaux) c'est le système le plus souple pour régler les circulations des trains, avec des cantons courts, l'espacement des trains est réduit et donc (retenez ceci) : le franchissement des signaux d'espacements fermés en marche à vue y est autorisé.
Ce descriptif était nécessaire à la bonne compréhension pour la suite de cette page, car vous avez compris que certains signaux pourront être franchis fermés en B.A.L.
La signalisation - généralités :
Différentes signalisations existent, citons ici et par exemple : celle du TGV, celle relative aux pancartes et aux panneaux, mais aussi la signalisation temporaire (chantiers)... En ce qui nous concerne, nous nous bornerons à la signalisation lumineuse classique, qu'elle soit ancienne avec des panneaux présentés en vision "de jour" (la vision de nuit de la signalisation mécanique n'est pas étudiée ici), ou bien actuelle, avec des lampes sur fond de cible noire.
Notez que les signaux sont toujours implantés à gauche de la voie (ou sur des potences, dans ce cas le conducteur voit le signal devant lui mais en hauteur), quelques cas prévoient une implantation à droite :
Quand l'installation à gauche n'est pas possible faute de place
Dans le cas d'I.P.C.S. (installations permanente de contre sens) dans ce cas les trains peuvent circuler dans tous les sens (certaines doubles voies sont équipées ainsi).
N'oubliez pas que dans le cas d'une double voie, les trains circulent normalement à gauche (sauf I.P.C.S)
Si nous devions faire (de manière résumée...) une hiérarchie dans les degrés de danger, le classement de la signalisation se ferait de la manière suivante en partant du niveau le plus haut donc à les signaux à respecter à tout prix.
Les signaux d'arrêt non franchissable
Les signaux d'arrêt
Les signaux de manœuvre
Les signaux de rappel
L'avertissement
Les signaux de ralentissement
Le pré-avertissement
La voie libre
Sachez également qu'un signal lumineux ne comporte jamais plus de 3 feux allumés pour donner une bonne lecture au mécanicien.
Les signaux d'arrêt non franchissable :
Signal Lumineux | Signal Mécanique | Application | Observations |
Il est constitué de deux feux rouges fixes. Le mécanicien doit s'arrêter devant le signal. Celui-ci ne peut pas être franchi fermé. Ce signal est utilisé sur les voies principales il protège aiguillages, gares, quelquefois il sert à assurer l'espacement des trains, mais il n'est pas franchissable. | Ce signal peut aussi se présenter horizontalement |
Signal Lumineux | Signal Mécanique | Application | Observations |
Constitué d'une lampe violette fixe, il est en tout point similaire au carré mais on le rencontre sur les voies de manœuvre. Celui-ci ne peut pas être franchi fermé | Ce
signal peut aussi se présenter horizontalement |
Les signaux d'arrêt :
Signal Lumineux | Signal Mécanique | Application | Observations |
Constitué d'un feu rouge fixe, il commande au mécanicien de s'arrêter devant le signal. C'est un signal d'espacement des trains. Rappelez vous (voir plus haut) ce dernier en B.A.L peut être franchi (après arrêt) en marche à vue jusqu'à la fin du canton suivant. En B.A.P.R il ne peut pas être franchi. | En signalisation mécanique l'aile rouge pivote, s'incline vers la droite. Le signal ouvert est donc présenté entre la position horizontale et verticale. |
Signal Lumineux | Signal Mécanique | Application | Observations |
N.A |
Constitué d'un feu rouge clignotant, c'est un sémaphore (voir ci-dessus) dont l'arrêt n'est pas obligatoire. Le mécanicien peut alors le franchir en marche à vue à la vitesse de 15 Km/H | Ce signal est particulièrement utilisé dans les rampes pour éviter aux trains lourds de s'arrêter (trains calés). |
Signal Lumineux | Signal Mécanique | Application | Observations |
Constitué d'un feu rouge et d'un feu jaune (fixes) disposés horizontalement sur une cible ronde, il commande au mécanicien de passer en marche à vue mais l'oblige à marquer l'arrêt au premier signal ou aiguillage rencontré. Ce signal n'est pas implanté en B.A.L. il n'est rencontré que sur les lignes peu fréquentées. | En Signal Lumineux comme en mécanique d'ailleurs, ce signal est uniquement constitué par une cible ronde. Il n'existe pas d'autre configuration. |
Les signaux de manœuvre :
Signal Lumineux | Signal Mécanique | Application | Observations |
La plaque violette du carré violet est tournée sur le coté, donc V.L | Constitué d'un feu blanc fixe, il autorise la marche en manœuvre. Ce signal est l'opposition du carré violet (feu violet allumé) voir ci-dessus. Une présentation horizontale de ce signal est possible ---> | Le
départ en ligne classique en respectant la
marche à vue jusqu'au prochain signal (sans
dépasser 30 Km/H sur les aiguillages) est
possible. |
Signal Lumineux | Signal Mécanique | Application | Observations |
N.A. |
Constitué d'un feu blanc clignotant, il autorise l'exécution d'une manœuvre sur une voie de courte section. Une présentation horizontale de ce signal est possible ---> | Le
départ en ligne est interdit |
Les signaux de rappel :
Le rappel de ralentissement 60
Signal Lumineux | Signal Mécanique | Application | Observations |
NA. |
Constitué de deux feux jaunes clignotants présentés verticalement, il confirme au mécanicien de ralentir à 60 Km/H pour franchir des aiguillages. | Ce signal peut être combiné avec d'autres signaux, par exemple un avertissement |
Le rappel de ralentissement 30
Signal Lumineux | Signal Mécanique | Application | Observations |
Constitué de deux feux jaunes fixes présentés verticalement, il confirme au mécanicien de ralentir à 30 km/H pour franchir des aiguillages. La présentation de ce signal peut aussi se faire sur une cible noire ronde présentée dans la colonne observations | Ce signal peut être combiné avec d'autres signaux, par exemple un avertissement |
L'avertissement :
Signal Lumineux | Signal Mécanique | Application | Observations |
Constitué d'un feu jaune fixe, il commande au mécanicien d'être en mesure de pouvoir s'arrêter avant le signal suivant : carré, sémaphore, carré violet, ou feu rouge clignotant, ou tout simplement un panneau éteint. | La
présentation de ce signal peut aussi se faire
sur une cible noire ronde. |
Les signaux de ralentissement :
Signal Lumineux | Signal Mécanique | Application | Observations |
N.A. |
Constitué de deux feux jaunes clignotants présentés horizontalement, il commande au mécanicien de ralentir à 60 Km/H pour franchir des aiguillages. | ![]() |
Signal Lumineux | Signal Mécanique | Application | Observations |
Constitué de deux feux jaunes fixes présentés horizontalement, il commande au mécanicien de ralentir à 30 Km/H pour franchir des aiguillages. La présentation de ce signal peut aussi se faire sur une cible noire ronde ---> |
Le pré-avertissement :
Signal Lumineux | Signal Mécanique | Application | Observations |
N.A. |
Constitué d'un feu jaune clignotant, il commande au mécanicien d'être en mesure de pouvoir s'arrêter avant le signal annoncé à distance réduite par l'avertissement suivant. | Ce signal est utilisé lorsque le canton est très court, il permet au train de s'arrêter en toute sécurité. |
La voie libre :
Signal Lumineux |
Signal Mécanique | Application | Observations |
N.A. |
Constitué d'un feu vert clignotant, ce signal commande au mécanicien de ramener sa vitesse à 160 Km/H au signal suivant. Il peut annoncer un autre feu vert clignotant également. | Ce signal n'est bien sur implanté que sur les lignes dont la vitesse est supérieure à 160 Km/H (lignes à 200 Km/H) |
Signal Lumineux | Signal Mécanique | Application | Observations |
Toutes les plaques des signaux sont tournées sur le coté | Constitué d'un feu vert fixe, il indique au mécanicien que la voie est libre, et que la marche normale est autorisée (si rien ne s'y oppose). | La
présentation de ce signal peut aussi se faire
sur une cible noire ronde |
D'autres signaux :
Signal Lumineux | Signal Mécanique | Application | Observations |
N.A. |
Constitué de lampes blanches fixes (au minimum deux), ce signal indique au mécanicien la direction (donc en cas de birfucations) vers laquelle est dirigée son train. Le nombre de feux dépend du nombre d'itinéraires pouvant être empruntés depuis ce signal. Le nombre de feux allumés correspond au numéro d'ordre, à partir de la gauche de la direction prévue. | Ce
signal peut être implanté seul, avant la
bifurcation bien sur, mais il peut aussi être
placé au dessus du signal de protection
(carré). Une lampe allumée: c'est sur la voie de gauche ou le train sera dirigé. Les trois lampes allumées, le train ira sur la voie de droite |
Signal Lumineux | Signal Mécanique | Application | Observations |
N.A. |
Il se présente sous la forme d'une bande horizontale lumineuse fixe de couleur rouge. Il commande au mécanicien de s'arrêter devant le signal. Ce signal n'est pas présenté sur une cible noire | Ce signal est utilisé pour protéger un passage à niveau (ou la pédale de déclenchement de celui-ci) |
Le cas de L'Oeilleton de franchissement :
Rappelons-nous, les trains circulent sous un système de blocks, en B.A.L les signaux peuvent être franchis (sauf le carré) en marche à vue. Il existe donc un risque de confusion entre un signal carré (Non franchissable) et un sémaphore (Franchissable) lorsque l'un des feux rouges du carré est grillé et donc ne s'allume pas !!.
Ainsi pour éliminer ce risque on a placé en bas à gauche du signal un petit oeilleton blanc qui est allumé quand le signal est franchissable.
Donc à contrario lorsqu'un signal est équipé d'un oeilleton de franchissement, ce dernier restera éteint lorsque le signal présente l'une des indications suivantes. Carré, Carré violet, Manœuvre, Manœuvre réduite.
Vous suivez toujours...
Vous l'avez compris, un signal ne comportant qu'un sémaphore en B.A.L aura son oeilleton allumé, pour ne pas le confondre avec un carré (oeilleton éteint) dont une des lampes seraient grillées...
Ca y est vous avez compris !
Alors et sans vouloir vous compliquer !, sachez que par mesure d'économie la SNCF a supprimé l'œilleton sur les signaux comportant UNIQUEMENT un signal sémaphore, car, tout signal comporte une plaque d'identification (voir ci dessous), cette dernière dans le cas qui nous intéresse est un "F", elle précise donc au mécanicien que le sémaphore est "Franchissable" (nous sommes en B.A.L.) et donc il ne s'agit pas d'un carré sur lequel une lampe serait grillée car ce carré porterait une plaque "NF" comme Non Franchissable. Sachez également et enfin, que pour les signaux placés sur des potences ou l'observation de la plaque F est difficile de nuit, l'œilleton a été conservé...
Les plaques d'identification sur les signaux :
Tout signal porte des plaques d'identification elles permettent au mécanicien de connaître le type de signal rencontré, mais aussi l'endroit ou il se trouve (plaque de kilomètre). Chaque numéro de signal est unique, il permet de l'identifier et de le faire débloquer de manière précise et sans risque de le confondre avec un autre.
La plaque d'identification est hyper utile car elle permet au mécanicien de savoir en cas de signal fermé si celui-ci est franchissable en marche à vue (B.A.L. uniquement), mais aussi dans quel type de cantonnement il se trouve (B.A.P.R. - B.A.L.).
Plaques de repérage (numéro de signal) :
Plaque de repérage du carré violet numéro
530.
Plaque de repérage du carré 1204.
Plaque de repérage pour un signal placé au
kilomètre 203,8 de la ligne.
Plaques d'identification :
Plaque d'identification d'un carré (ou d'un carré
violet).
Plaque d'identification d'un sémaphore de B.A.L.
Plaque d'identification d'un sémaphore de B.A.P.R.
Plaque d'identification d'un sémaphore de B.M.
Plaque d'identification d'un disque.
Plaque d'identification d'un avertissement.
Plaque d'identification d'un guidon d'arrêt.
![]() |
|||||
![]() |
|